La tradition des crêpes
Bientôt la Chandeleur ! On se prépare à faire sauter les crêpes. Derrière cette douceur sucrée qui a marqué notre enfance, regardons de plus près pourquoi cette tradition perdure si bien et continue à se transmettre dans les familles
Janvier et ses galettes tourne à peine le dos que Février nous invite à savourer les moelleuses crêpes de la Chandeleur. Dans un monde toujours très animé, cette tradition non seulement se maintient mais se renforce depuis quelques années. Faire des crêpes maison pour marquer cette fête redevient de plus en plus prisé alors que cela demande du temps, de la patience et un sérieux coup de torchon pour remettre le coin cuisine en état après l’opération.
Retrouver un plaisir de l'enfance
Bien sûr, c’est très facile d’entrer dans la boulangerie du quartier, de s’acheter 3 ou 4 crêpes (eh oui, là on les compte car elles ne sont pas données), de les déguster le soir avec une tisane bien chaude et se dire que la tradition est respectée. Check !
Mais c’est sans compter tout l’univers que véhicule cette petite galette ronde et pas bien épaisse. La crêpe, c’est comme la madeleine. Prononcer ce mot est c’est tout un chapelet de souvenirs qui s’égrène. Odeur sucrée dans toute la maison, parfum de nos crêpes préférées, roulage vs pliage sans oublier la fierté de participer quand on était autorisé à les sucrer. Je ne parlerai pas de celles qui avaient tenues jusqu’au lendemain matin et qui accompagnaient le petit-déjeuner. La crêpe maison, je vous le disais, c’est un bagage qui transporte plein de souvenirs d’enfance. Ce bagage, on y tient énormément et tout le plaisir de pouvoir l’ouvrir comme un coffre à merveilles fait partie de cette tradition de la Chandeleur.
Une occasion de prendre le temps
Faire des crêpes et le faire bien, cela demande du temps.
Temps n°1 pour préparer la pâte. Comment oublier la préparation de la pâte à crêpes avec ce savant (et souvent très aléatoire) dosage des ingrédients qu’on laissait reposer un temps interminable ? Souvent on laissait reposer toute une nuit. Aujourd’hui un peu moins,. Mais on sait que la légèreté des crêpes passera par le temps de pose de la pâte. Pas le choix, on attend un peu avant de les cuire.
Temps n°2 pour cuire les crêpes. Qu’on les aime un peu blanches ou bien dorées, pas de secret, il faut le temps de les cuire. Recto/verso et une par une, c’est la patiente technique impossible à digitaliser. La mission demande donc du temps. Et de la patience. Et tant qu’à faire des crêpes et mettre la cuisine en chantier farine/sucre une fois par an, on en fait une quantité.
Temps n°3 pour les sucrer et les rouler. Froides ou chaudes, c’est selon. Dans tous les cas, vous allez reprendre vos crêpes une par une pour les sucrer puis les rouler ou les plier. Une jolie présentation dans un plat de service parachève votre travail de cuisinière. Je ne parlerai pas du temps à remettre la cuisine en état avec notre panoplie de ménagère.
Bref, vous l’avez compris. Même en version accélérée, faire des crêpes nous oblige à nous poser, à accepter de consacrer un peu de temps en cuisine. Au bout du compte on aura le plaisir de s’entendre dire : Oh ! tu nous as fait des crêpes. Comprendre le sous-entendu : tu as pris le temps de…
Touche de nostalgie, magie des souvenirs, faire sauter les crêpes est une jolie tradition pas prête de disparaître. Elle nous donne même l’occasion de ressortir le bon vieux dicton :
A la Chandeleur, l’hiver s’apaise ou reprend vigueur
A très bientôt !
Un abbraccio